Musellement des candidats UDB : entre obéissance et frustration sur le terrain

Le coup de sifflet a été aussi brutal qu’inattendu. Alors que sur le terrain, l’adrénaline des investitures commençait à peine à monter, la direction de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) a tiré le frein à main. Le rappel à l’ordre de Jean-Pierre Oyiba, directeur de cabinet du président fondateur, interdisant toute campagne avant l’heure, a coupé net les élans de nombreux militants et candidats fraîchement désignés. Si la discipline est la règle, la frustration gronde en coulisses.
Alors que depuis l’annonce des candidats investis par le parti, les militants s’activaient sur le terrain, le muselement du marketing électorale par la direction, leur apparaît comme une douche froide en pleine saison sèche.
« C’est un peu comme demander à un athlète qui vient de finir son échauffement de retourner s’asseoir sur le banc pour une durée indéterminée », confie, Bertrand Koumba, un militant UDB du troisième arrondissement de la commune de Libreville.
L’énergie accumulée, l’envie de convaincre et d’occuper l’espace médiatique sont brutalement mises en suspens.

Cette pause forcée est vécue par certains comme une perte de momentum, un temps précieux laissé aux adversaires qui, eux, ne se privent pas de continuer à faire parler d’eux.
Officiellement, personne ne conteste la décision. La loyauté envers la hiérarchie et la figure tutélaire du président fondateur, Brice Clotaire Oligui Nguema, reste le maître-mot.
Même si les candidats comprennent qu’une carrière politique au sein d’un parti structuré passe par la discipline, ils ont « peur de disparaître »

Pendant nous sommes contraints à la « réserve et à la retenue, chaque jour de silence est un jour où notre adversaire gagne du terrain, surtout auprès des jeunes et des indécis », s’inquiète une candidate UDB aux locales.