Ndong Sima contre-attaque: “Je ne serai pas le bouc émissaire de Plaine Orety”

Mis en cause par des membres auto-proclamés de la société civile dans les récents déguerpissements à Plaine Orety, l’ancien Premier ministre Raymond Ndong Sima sort de son silence. Dans une mise au point ferme, il dénonce une manipulation politique et exige des comptes, documents à l’appui.
Un ancien Premier ministre dans la ligne de mire… injustement ? C’est en tout cas ce que dénonce Raymond Ndong Sima dans une déclaration au vitriol publiée ce jour. L’ancien chef du gouvernement, actuellement à l’étranger pour des raisons de santé, répond avec vigueur aux accusations formulées par des personnes se réclamant de la société civile, lesquelles l’auraient directement impliqué dans les opérations de destruction à Plaine Orety.
Des “porte-parole auto-proclamés” du président ?
Ndong Sima ne mâche pas ses mots : il s’indigne face aux déclarations de “personnes se réclamant de la société civile” qui, selon lui, se posent abusivement en messagers du chef de l’État. “Le président a un porte-parole officiel. Il n’a nul besoin d’usurpateurs pour exposer son point de vue à la population”, rappelle-t-il fermement. Une sortie qui vise, sans détour, ceux qu’il accuse de chercher une lumière médiatique ou une légitimité politique à bon compte.Plaine Orety: trois questions qui dérangentSur le fond, Ndong Sima rejette toute responsabilité dans les récents déguerpissements. Avec méthode, il interpelle l’opinion publique à travers trois interrogations clés :
1. Si l’ancien Premier ministre avait effectivement eu les informations sur les indemnisations, pourquoi n’aurait-il pas lui-même ordonné les destructions ?
2. Pourquoi avoir commandé un inventaire limité à une zone précise, au lieu de lancer une opération généralisée ?
3. Et pourquoi avoir engagé des procédures légales via l’Agent Judiciaire de l’État si une destruction était déjà envisagée ?
Autant de questions qui, selon lui, démontrent sa volonté constante de respecter les procédures administratives et judiciaires en vigueur.
Un ex-Premier ministre visiblement évincé pour cause de rigueur ?
“L’accélération de ce dossier, 30 jours seulement après mon départ, prouve que certains me cassaient du sucre sur le dos”, confie-t-il amèrement. Ndong Sima insinue clairement qu’il a été écarté car il ralentissait ou plutôt, encadrait légalement des projets portés par des acteurs plus pressés, voire moins regardants sur la légalité.
“L’administration est écrite”: un appel à la transparence
Dans un passage incisif, l’ancien Premier ministre pose une question explosive : qui a donné l’ordre de faire intervenir le génie militaire ? Et surtout, sur quels documents officiels cette réquisition repose-t-elle ? Il pointe une potentielle illégalité, rappelant qu’une procédure judiciaire était en cours. Selon lui, le ou les ministres impliqués avaient l’obligation de signaler ce conflit juridique au président ou au donneur d’ordre, au lieu de passer à l’action de manière précipitée.
Une menace de plainte à son retour
Si le ton de sa déclaration reste grave, Ndong Sima ne cache pas son intention de faire valoir ses droits. Il juge les propos des acteurs de la société civile comme “irresponsables et inacceptables” et annonce d’ores et déjà une action en justice à son retour au Gabon.
“Je me remets progressivement”
Enfin, c’est avec une touche plus personnelle que l’ancien Premier ministre clôt sa mise au point, précisant avoir quitté le Gabon le 1er juin pour une opération médicale qu’il avait retardée en mars, au nom de la campagne présidentielle. Un dernier rappel de son engagement, malgré les circonstances.
Entre règlements de comptes politiques, confusions de rôle et non-dits administratifs, l’affaire Plaine Orety prend désormais une tournure judiciaire. Raymond Ndong Sima refuse de servir de fusible. Loin d’un simple coup de gueule, sa déclaration marque peut-être le début d’un nouvel épisode explosif sur la scène politique gabonaise.