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Nouvel A320 de Fly Gabon : un décollage dans le brouillard

La réception en grande pompe de l’Airbus A320 destiné à Fly Gabon se veut le symbole d’une nouvelle ambition nationale. Mais derrière l’image d’un État qui investit, les détails du contrat de location soulèvent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses et nourrissent les soupçons sur le coût réel et l’opacité de l’opération.

Le tarmac de l’aéroport Léon-Mba brillait sous le soleil de vendredi, tout comme les ambitions de la nouvelle compagnie nationale, Fly Gabon. La livraison d’un Airbus A320, présenté comme la clé du futur réseau continental, a été célébrée en présence des plus hautes autorités.

Pourtant, une fois les projecteurs éteints, le silence qui entoure les modalités de cette acquisition devient assourdissant. Le communiqué officiel évoque un « contrat de location à moyen terme ». Cette formule insidieuse dissimule des enjeux financiers considérables.

Le loyer d’un tel appareil se chiffre à plusieurs dizaines de milliers de dollars par mois si on se réfère au prix du marché, généralement compris entre entre 150 000 et 250 000 dollars US par mois

Le coût exact de l’opération reste dans l’opacité. Le montant du loyer mensuel et la durée précise du contrat n’ont fait l’objet d’aucune communication, ce qui empêche toute évaluation de la pertinence de la dépense publique engagée.

Cette culture du secret amène naturellement à s’interroger sur le processus de sélection lui-même. Un appel d’offres transparent a-t-il eu lieu, ou la décision relève-t-elle d’un gré à gré qui ouvre la porte au favoritisme ?

La situation n’est pas sans rappeler les déboires passés du transport aérien gabonais, où des compagnies nationales éphémères ont englouti des fortunes publiques dans des conditions souvent troubles.

Des observateurs de la vie publique expriment leur crainte de voir les mêmes erreurs se répéter.

« Une ambition nationale est légitime, mais elle ne doit pas servir de prétexte à l’opacité », confie un cadre de l’agence nationale de l’aviation civile (ANAC) qui a requis l’anonymat.

« Pour que ce projet réussisse, il a besoin de la confiance du public. Et la confiance commence par la transparence, » a-t-il ajouté.

Alors que l’A320 s’apprête à porter les couleurs du Gabon à travers le continent, beaucoup espèrent que la lumière sera rapidement faite sur les coulisses de son arrivée.

Si l’avion doit symboliser un nouveau départ, celui-ci ne peut se faire dans l’ombre. L’avenir de Fly Gabon, et une partie des finances publiques, en dépendent.


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