
Le lundi 14 juillet prochain, le Ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Économie Bleue réunira l’ensemble des acteurs de la pêche artisanale. Loin d’être une simple rencontre, cet événement ambitionne de transformer une activité de subsistance en une véritable filière économique structurée, créatrice de valeur et d’emplois durables.
Pour des milliers de Gabonais, elle est le quotidien, une source de revenus et de nourriture. Pourtant, la pêche artisanale, véritable épine dorsale de l’économie locale dans de nombreuses communautés côtières et lagunaires, reste un géant économique au potentiel largement sous-exploité.
C’est ce paradigme que le gouvernement, épaulé par des partenaires stratégiques des secteurs de la finance et de l’entrepreneuriat, entend bousculer.
La « Journée de réflexion et d’échange sur la pêche artisanale » est le signal d’un changement de perspective. L’objectif est de penser le secteur non plus comme une succession d’activités individuelles, mais comme une chaîne de valeur intégrée.
De l’artisan qui fabrique la pirogue au pêcheur en mer, en passant par l’écailleur, la transformatrice qui fume le poisson et le mareyeur qui le distribue, chaque maillon est essentiel.

La rencontre vise à identifier les points de rupture et les opportunités d’optimisation pour que la valeur ajoutée profite à tous.
L’un des principaux freins à la modernisation du secteur est l’accès au financement. Comment un pêcheur peut-il acquérir une pirogue plus sûre, un moteur moins énergivore ou une simple glacière pour préserver la fraîcheur de ses prises sans soutien financier ?
La présence notable de la Banque pour le Commerce et l’Épargne du Gabon parmi les partenaires de l’événement témoigne d’une volonté de connecter le secteur informel au système bancaire formel.
Les discussions devraient porter sur des produits financiers adaptés, des micro-crédits ou leasings pour les équipements, ou encore accompagnement à la bancarisation des coopératives.

Au-delà du capital, la réussite de cette transformation passera par les compétences. L’implication du Ministère de l’Entrepreneuriat et des PME, ainsi que de structures comme Cyberschool-Entrepreneuriat et African Digital & Business Booster, est révélatrice.
L’enjeu est de doter les acteurs de la pêche d’outils de gestion modernes.
Il ne s’agit plus seulement de savoir pêcher, mais aussi de savoir gérer une petite entreprise.
Calculer ses coûts, fixer ses prix, trouver de nouveaux marchés, ou encore utiliser des applications mobiles pour la météo ou la vente en ligne.
Grâces à ses formations des « entrepreneurs de la mer », l’Etat parie sur une montée en gamme de toute la filière, capable de mieux répondre à la demande locale et, pourquoi pas, de se positionner sur des marchés de niche à l’export.