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Présidentielle 2025 au Gabon : Maganga Moussavou salue la victoire d’Oligui, mais dénonce des « excès zélés »

Recalé à la présidentielle du 12 avril, Pierre Claver Maganga Moussavou n’en reste pas moins un observateur aguerri de la vie politique gabonaise. Sans équivoque, le président du Parti social démocrate (PSD) a reconnu la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais président élu. Mais cette reconnaissance s’accompagne d’un regard critique, teinté de soupçons sur la sincérité du score fleuve obtenu par le chef de file du Rassemblement des Bâtisseurs (RdB).

Dans une interview accordée le 14 avril au média Peuples Infos, l’ancien vice-président de la République s’est montré dubitatif face aux 90,35 % de suffrages exprimés en faveur du président sortant de la Transition. Un chiffre qu’il trouve exagérément lisse, presque trop parfait pour être vrai.« On veut nous faire croire que tout le monde a voté, que personne n’était malade, absent ou hésitant ? », s’interroge-t-il, soulignant l’absence apparente de la moindre anicroche dans le déroulement du scrutin. Pour cet opposant de longue date, ce n’est pas tant Oligui Nguema lui-même qui est à blâmer, mais plutôt certains de ses soutiens, manifestement trop pressés de se faire bien voir.

Une course au zèle dans les fiefs ?

Selon Maganga Moussavou, plusieurs alliés du président élu auraient œuvré à gonfler artificiellement les résultats dans leurs circonscriptions respectives, espérant ainsi s’attirer ses faveurs une fois l’élection remportée. Une manœuvre qu’il résume avec une formule tranchante : « Chacun voulait son 100 %, chacun voulait pouvoir dire : c’est grâce à moi ! ».

Mais à trop vouloir briller individuellement, ces soutiens en auraient perdu collectivement en crédibilité. « Finalement, personne ne peut vraiment revendiquer d’avoir fait élire Oligui, puisque tous ont exagéré. »

S’il dénonce ces pratiques, Maganga Moussavou ne manque pas de reconnaître l’intelligence tactique du président élu. Il le décrit comme un homme fin stratège, qui a su préparer méthodiquement sa candidature en multipliant les initiatives sur le terrain.« Ce que beaucoup ont vu comme des actions désintéressées n’étaient en réalité que les jalons de son programme électoral », estime-t-il. Pour lui, Oligui Nguema a su construire un récit politique crédible, nourri de gestes concrets, capables de convaincre une large frange de la population. Une stratégie qu’il juge habile, voire rusée, mais efficace.

Entre lucidité et mise en gardeAu final, Pierre Claver Maganga Moussavou reconnaît la légitimité du vainqueur et prend acte du verdict des urnes. Mais il lance une alerte sur les dérives d’un système où l’excès de zèle pourrait fausser le jeu démocratique.Sa prise de parole sonne comme un avertissement pour les échéances à venir : au-delà des victoires, c’est la manière dont elles sont obtenues qui comptera, à l’heure où le pays s’engage dans une nouvelle ère politique.

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