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Vidéos des Bongo : La justice face à un défi juridique et moral

La contre-offensive médiatique de Sylvia et Noureddine Bongo Valentin, accusant les nouvelles autorités de torture via des vidéos enregistrées clandestinement, place le système judiciaire gabonais au cœur d’un bras de fer inédit. Au-delà de la guerre des récits, c’est la légitimité même de la justice qui est mise à l’épreuve.

Sur le plan juridique, la première question est celle de la recevabilité de ces enregistrements. Réalisés à l’insu des magistrats et des gardiens, leur valeur probante est loin d’être acquise et pourrait même se retourner contre leurs auteurs.

Pour les avocats de la famille Bongo, il s’agit de preuves irréfutables d’une justice aux ordres. Pour les autorités, c’est une manœuvre visant à vicier la procédure et à intimider les juges en charge des dossiers de détournement de fonds qui pèsent sur l’ancien régime.

Sur le plan moral, le dilemme est tout aussi complexe. Les accusations de torture, si elles étaient avérées, sont d’une extrême gravité et interpellent la conscience nationale et internationale.

Mais peuvent-elles pour autant effacer les lourdes charges de crimes économiques qui ont motivé les poursuites initiales ?

C’est tout l’enjeu de cette offensive, tenter de créer une équivalence morale entre les souffrances alléguées d’un côté, et les préjudices subis par l’État gabonais de l’autre.

Prise en étau entre une campagne médiatique agressive et l’impératif de mener des procès équitables, la justice gabonaise se retrouve sur une ligne de crête.

Sa capacité à instruire sereinement ces deux dossiers — celui des crimes financiers et celui des accusations de torture — sera déterminante pour sa crédibilité et pour la solidité de la transition en cours.

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