SEEG: l’agence d’Akanda fermée pour cause de… coupure d’électricité !

C’est un énième coup dur pour les usagers de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (Seeg), cette entreprise nationale qui détient le monopole de la distribution d’électricité et d’eau potable. À Akanda, dans le nord de Libreville, les portes de l’agence locale sont restées closes. Non pas à cause d’une grève ou d’une alerte sécuritaire, mais pour une raison qui frôle le scandale: une coupure d’électricité.

Une affichette sobrement collée à l’entrée en dit long: « Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nos services sont momentanément interrompus par la coupure d’électricité. La SEEG s’excuse pour le désagrément causé. » Ironie tragique. La société censée fournir l’électricité en est elle-même privée. Une situation ubuesque qui suscite l’exaspération croissante des Gabonais.
Quand l’absurde devient la norme
Ce n’est pas la première fois que la SEEG, bras énergétique supposé du développement national, sombre dans le ridicule. Pannes récurrentes, interruptions non planifiées, service client minimal et absence de communication transparente: tout concourt à faire de cette entreprise une caricature d’inefficacité. Et pourtant, elle est seule sur le marché.
Le confort du monopole, l’absence de responsabilité
Le problème est structurel. La SEEG jouit d’un monopole qui la protège de toute concurrence, la dispense de performance et la dédouane presque de toute responsabilité. Sans concurrence, aucune incitation à s’améliorer. Le citoyen n’a d’autre choix que de subir.
À l’heure où l’Afrique parle de transition énergétique, de développement durable et d’innovation, le Gabon reste otage d’une entreprise qui n’a de service public que le nom. La réalité est celle d’une population livrée à elle-même, sans préavis, sans recours, et sans réponse.
Un besoin urgent de réforme
Il est temps d’en finir avec l’impunité structurelle de la SEEG. L’État gabonais doit envisager une réforme profonde du secteur de l’énergie, avec l’introduction de concurrents, l’encouragement de solutions alternatives (solaire, éolienne, biomasse etc) et surtout, l’imposition de standards de service publics clairs et contraignants. Faute de quoi, le pays restera dans le noir.