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Crise au PDG : Onanga Y’Obegue, une main de fer dans un gant de velours

Dans une déclaration aux allures de communiqué de victoire datée du 26 juillet, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, Secrétaire Général du PDG nommé par Ali Bongo, ne se contente pas de savourer sa victoire judiciaire. Il la transforme en une redoutable offensive politique et tend à ses adversaires une main qui ressemble fort à un acte de reddition. Décryptage d’une manœuvre politique parfaitement exécutée.

Il y a la lettre, et il y a l’esprit. La lettre, c’est l’annonce triomphale d’une décision de justice rendue le 25 juillet 2025. Le juge des référés de Libreville a, selon les mots d’Ali Akbar Onanga, dit « NON à l’usurpation », confirmant de fait sa légitimité à la tête du secrétariat général du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et son pouvoir exclusif de validation des candidatures pour les prochaines élections.

Mais l’esprit du texte, lui, révèle une stratégie politique bien plus fine.

Derrière les louanges à la justice et les piques acérées contre les « usurpateurs », se dessine en réalité l’utilisation de la force de la loi pour imposer les conditions d’une paix des braves, où le vainqueur dicte les termes de l’unité.

L’affirmation de la force brute

La première moitié de la déclaration est une démonstration de puissance sans équivoque.
Le vocabulaire est martial avec des mots tels « triomphe », « mascarade judiciaire », « gesticulations des imposteurs ».

Onanga Y’Obegue établit clairement que sa nomination par Ali Bongo est « incontestable », son autorité est « reconnue » et les actes du directoire rival sont « illégaux ».

C’est un message envoyé à trois destinataires. Aux militants, pour les rassurer et les rallier définitivement. Au Ministère de l’Intérieur, pour lui signifier qu’il n’a plus « aucun prétexte » pour dialoguer avec l’autre camp.

Il s’adresse surtout à ses adversaires, pour leur faire comprendre que la bataille juridique est perdue et que le rapport de force est désormais scellé en sa faveur.

Le piège de la main tendue

Fort de sa légitimité « incontestable », Onanga Y’Obegue troque l’armure du guerrier pour l’habit du sage, et invoque le triptyque sacré du parti « Dialogue, Tolérance, Paix ».

Il lance un « appel solennel » et tend une main qu’il qualifie de « sagesse politique » et non de « faiblesse ». Un piège politique redoutable pour la faction rivale du « directoire auto-proclamé ».

Refuser la main tendue, c’est endosser ils publiquement le rôle des diviseurs, des jusqu’au-boutistes qui sacrifient l’avenir électoral du parti sur l’autel de leur ego.

Accepter, revient à admettre leur défaite et à se soumettre à l’autorité qu’ils contestaient la veille. Le dialogue proposé n’est pas une négociation entre égaux, mais une cérémonie d’allégeance déguisée.

Pour Ali Akbar Onanga, se présenter comme le rassembleur magnanime après avoir prouvé sa force, s’est s’approprié non seulement la légitimité légale, mais aussi la légitimité morale.

La déclaration du 26 juillet n’est pas qu’une simple invitation au dialogue. C’est un ultimatum politique, habilement enveloppé dans les valeurs historiques du parti.

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