Necrologie

Refonder le football gabonais: une nécessité vitale

Le football professionnel gabonais est malade. Pas d’un mal passager, mais d’un cancer systémique nourri à la perfusion d’une subvention étatique mal orientée, mal contrôlée, et souvent détournée. Pendant que les pelouses se dégradent, que les joueurs végètent dans la précarité, et que les championnats sombrent dans l’amateurisme déguisé, l’État continue d’arroser un désert de mauvaise gouvernance et d’irresponsabilité.

Subvention ou dépendance mortelle ?

Depuis des années, les clubs de football gabonais ne vivent que grâce à la subvention de l’État. Mais peut-on encore appeler cela « vivre » ? Cette manne financière est devenue un piège, un outil de contrôle politique et une excuse permanente pour ne rien entreprendre de structurant. Pire : une partie de ces fonds ne parvient même pas aux destinataires légitimes. Détournements, népotisme, opacité des comptes… la corruption a creusé un gouffre entre le football et ses ambitions.

Et si l’argent public servait ailleurs ?

Posons la question qui fâche : si demain l’État décidait de retirer ses subventions, que resterait-il du football gabonais ? Rien ou presque. Aucun modèle économique viable, aucun projet d’autofinancement sérieux, aucune volonté de professionnalisation réelle. Le champion national serait nu, sans terrain, sans staff, sans avenir. Une honte pour un pays qui a pourtant connu les exploits des Aubameyang et Cousin.

Un appel à la refondation totale

Le moment est venu de tirer la sonnette d’alarme ou plutôt de faire sauter les verrous de cette mascarade. Il faut refonder la gestion du sport au Gabon. Repartir à zéro. Rééduquer les dirigeants, imposer des cahiers des charges rigoureux, encourager l’investissement privé, instaurer des ligues indépendantes et transparentes. Le modèle actuel est mort-né : il faut le remplacer, pas le réparer.

Le sport comme levier social oublié

Au-delà de la compétition, le sport est un vecteur de cohésion sociale, un outil puissant pour canaliser les énergies de la jeunesse, créer de l’emploi, promouvoir la santé et l’éducation. Mais au Gabon, cette dimension est ignorée, piétinée par des gestionnaires préoccupés uniquement par leur rente de situation.

Le choix du courage

Le football gabonais est à un carrefour historique. Continuer comme aujourd’hui, c’est accepter l’effondrement total. Oser la réforme, c’est embrasser l’avenir. À ceux qui tiennent les rênes, la balle est dans votre camp. Mais souvenez-vous : le peuple, lui, n’a plus de patience.

MBOLWE MEDIA NEWS

Détenteur d'une Licence en Sociologie (parcours Travail et Organisations) et d'un Master en Qualité Hygiène Sécurité Environnement, je suis un jeune africain, journaliste dans l'âme, amoureux de sport, de musique (éclectique), de la vérité, du savoir et de la justice.

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