Une académie de football au Gabon: la FEGAFOOT et la FIFA scellent un partenariat historique
L’avenir du football gabonais vient de franchir un tournant décisif. Le président de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT), Pierre Alain Mounguengui, a rencontré cette semaine le patron de la FIFA, Gianni Infantino, dans les nouveaux bureaux de l’instance mondiale à Rabat. De cette rencontre est né un projet majeur: la construction d’une académie nationale de football au Gabon.
Un projet structurant pour la jeunesse
L’académie ambitionne de devenir un pôle d’excellence pour la formation des jeunes talents gabonais. Selon Pierre Alain Mounguengui, il s’agit d’un rêve longtemps caressé: « Offrir aux jeunes un cadre professionnel de formation est indispensable pour garantir l’avenir de notre football ».
Un engagement fort de la FIFACette initiative s’inscrit dans la stratégie de développement de la FIFA, qui multiplie les investissements dans les associations nationales. Gianni Infantino a réaffirmé sa volonté de soutenir des infrastructures durables afin de donner aux pays africains les moyens de bâtir une relève compétitive.
Un signal fort pour le football gabonais
L’annonce a été accueillie comme une excellente nouvelle par les passionnés du ballon rond au Gabon. Pour beaucoup, cette académie représente l’opportunité de structurer la détection, la formation et l’accompagnement des talents locaux, tout en réduisant la dépendance aux centres étrangers.
Vers un avenir prometteur
Au-delà de la performance sportive, l’académie vise également à favoriser l’éducation, la discipline et l’insertion sociale des jeunes. Elle sera un outil essentiel pour écrire une nouvelle page de l’histoire du football gabonais et contribuer à l’émergence d’une génération de joueurs capables de briller sur les scènes continentale et mondiale.
Un nouveau projet… mais des précédents restés lettre morteSi ce projet enthousiasme, il soulève aussi des interrogations fondées au regard d’initiatives antérieures non achevées ou abandonnées.
Le projet GOAL de Bikélé
Le Projet GOAL, lancé à Bikélé (près de Libreville), devait être un centre technique financé par la FIFA pour la détection, la formation et l’entraînement des sélections nationales. Pourtant, malgré les montants investis (estimés à ~1,4 million de dollars selon plusieurs sources) , les infrastructures ne sont toujours pas fonctionnelles. Le chantier a été interrompu, la livraison n’a pas eu lieu. Des tensions juridiques ont éclaté: la société contractante (GTBE) a porté plainte contre la FEGAFOOT pour rupture de contrat, défaut de paiement ou résiliation unilatérale.
Le cas de l’école de football de Port-Gentil
Il y a quelques années, il y avait une école de football à Port-Gentil, capitale économique du Gabon, dans la province de l’Ogooué-Maritime. Aujourd’hui, celle-ci n’est qu’un lointain souvenir alors qu’elle représentait un réel espoir pour le football gabonais.
Ces dossiers mettent en lumière plusieurs défis:
- Fiabilité des annonces vs exécution réelle: on constate souvent que des projets sont annoncés avec emphase, mais que leur matérialisation traîne, voire ne survient jamais.
- Transparence et responsabilité: les retards, les ruptures de contrat, ou les fonds utilisés sans résultats visibles suscitent des doutes quant à la gouvernance et au suivi des financements.
- Risque de désillusion: chaque fois qu’une promesse d’infrastructure ou d’académie ne se concrétise pas, cela mine la confiance des jeunes, des clubs locaux, des parents, et peut décourager les talents potentiels.
Le projet d’académie de football annoncé entre la FIFA et la FEGAFOOT semble ambitieux et porteur d’espoir. Toutefois, il doit impérativement tirer les leçons des précédents échecs ou retards (comme le projet GOAL de Bikélé) pour ne pas subir le même sort. Si les promesses ne sont pas suivies d’actions visibles, si les contrats restent en litige, ou si les infrastructures demeurent inachevées, on risque non seulement de gaspiller des ressources, mais aussi de laisser la jeunesse gabonaise dans l’attente encore une fois.
