Critiques

UNESCO : Le Fiasco Diplomatique du Gabon Exacerbé par l’Élection d’El-Enany

L’élection lundi de l’Égyptien Khaled Ahmed El-Enany Ali Ezz au poste de Directeur général de l’UNESCO a mis en lumière la stratégie hésitante et, selon certains, erronée de la diplomatie gabonaise. L’écrasant score du candidat égyptien (55 voix sur 57 membres du Conseil exécutif), contre seulement 2 pour le Congolais Firmin Édouard Matoko, jette une lumière crue sur les conséquences de l’inconstance gabonaise dans cette compétition internationale majeure.

La « Danse du Crabe » et ses Conséquences

Le Gabon avait pourtant initialement présenté son propre diplomate, Nelson Messone. Suivant une logique d’unité africaine, Libreville choisit de retirer cette candidature en faveur de l’Égypte. Cependant, le pays opère un revirement et décide de soutenir le candidat de la sous-région Afrique Centrale, le Congolais Matoko.

L’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze, résume ce fiasco par une formule cinglante : « La victoire de l’Égyptien signe un nouvel échec de la diplomatie gabonaise. La danse du crabe ne paye pas. » (ndlr).

Cette expression dénonce une politique étrangère sans ligne directrice claire, se déplaçant latéralement plutôt que d’avancer.

Le Prix de la « Trahison » Envers le Caire

L’ampleur du vote en faveur de l’Égypte peut s’interpréter comme la conséquence directe de cette valse-hésitation. Pour Libreville, avoir retiré sa candidature au profit du Caire, puis soutenu le candidat de Brazzaville (Matoko), a pu être perçu comme une trahison par la puissante diplomatie égyptienne et ses alliés.

Le résultat de 55 contre 2 suggère que, loin d’avoir gagné un allié, le Gabon a perdu toute crédibilité auprès du camp vainqueur sans pour autant influencer le camp de la sous-région.

Une leçon sur le poids diplomatique

En plus de démontrer la force de la diplomatie égyptienne, l’élection de Khaled El-Enany, premier dirigeant arabe, démontre par ailleurs l’impuissance de la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale) à s’organiser et à peser face aux grandes puissances continentales, même après avoir appelé à une entente.

Pour l’opposition gabonaise, cette échec signale une défaite diplomatique flagrante sur la scène internationale et souligne une incapacité à traduire les intentions en résultats concrets.

Finalement on se demande à quoi a servi le retrait initial si c’est pour obtenir un tel résultat ?

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