
Un partenariat stratégique signé le 26 mai à Libreville ambitionne de transformer la filière manioc, traditionnellement vivrière, en un puissant moteur de croissance économique. En misant sur les Petites et moyennes entreprises (PME) , le Gabon espère faire de ce tubercule ancestral un pilier de sa diversification et un gisement d’emplois et de revenus, notamment en milieu rural.
Un accord tripartite, scellé mardi entre le ministère de l’Agriculture, celui de l’Entrepreneuriat, et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), ouvre la voie à une revitalisation ambitieuse de sa chaîne de valeur.
L’objectif est de faire de cette culture, « consommée par plus de 80% des ménages gabonais », un véritable « or vert », capable de diversifier une économie nationale en quête de nouveaux relais de croissance.
« Le manioc représente un formidable levier de développement économique encore sous-exploité, » a souligné Odette POLO épse PANDZOU, la ministre de l’Agriculture lors de la cérémonie de signature.

Cette déclaration sonne comme une feuille de route. Si le tubercule est omniprésent dans les assiettes sous forme de bâton, farine, cossettes ou tapioca, son potentiel commercial et industriel reste largement à défricher.
Le nouveau projet vise précisément à structurer cette filière, de la production à la transformation et à la commercialisation, en passant par la création de produits à plus forte valeur ajoutée.
Au cœur de cette stratégie économique, l’autonomisation des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des coopératives, avec un accent particulier mis sur celles portées par les jeunes et les femmes.
« En autonomisant ces acteurs, nous posons les jalons d’une économie rurale dynamique, innovante et inclusive, » a insisté la ministre.

Il s’agit de créer un écosystème favorable à l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles, capables d’injecter modernité et innovation dans un secteur traditionnel.
Cette initiative s’inscrit en droite ligne avec la vision du Président de la République de faire de l’agriculture un « pilier fondamental du développement économique » et de la diversification. Le soutien de partenaires internationaux comme l’Afrique du Sud, le Brésil et l’Inde (pays de l’Alliance IBSA), via le PNUD, est crucial.
Leur expertise en matière de développement agricole et de structuration de filières, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, apportera un appui technique et un partage d’expériences précieux pour transformer ce potentiel en une réalité économique tangible.