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DGCCRF : les agents en grève contre la gestion de Fabrice Andjoua Bongo

Depuis une semaine, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) est paralysée par une grève illimitée de ses agents. Au cœur de la contestation, le directeur général, Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, accusé d’absentéisme et de gestion à distance, selon l’hebdomadaire La Cigale enchantée dans son édition du 1er septembre.

Nommé en septembre 2023, le demi-frère de l’ancien président Ali Bongo est désormais la cible d’un mouvement social qui dénonce à la fois ses méthodes et les conditions de travail au sein de l’institution. Des rumeurs persistantes font état d’une résidence permanente à Dubaï et d’un pilotage « par parapheur interposé » entre Libreville et l’étranger, ce qui alimente le ressentiment des agents. Pour beaucoup d’entre eux, cette direction « virtuelle » symbolise un désintérêt total pour la mission de protection des consommateurs.

Une administration paralysée

Le Syndicat des agents de l’administration de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (SAACCRF) dénonce un climat de « mépris institutionnel » et pointe un manque de réponses concrètes du gouvernement. Après deux mois de discussions restées sans issue, les revendications s’accumulent : absence de perspectives de carrière, primes suspendues, baisse de rémunération estimée à près de 30 %, blocage des titularisations et retard dans la régularisation des agents recrutés en 2021.

Face à cette impasse, les grévistes ne réclament plus seulement l’amélioration de leurs conditions de travail, mais aussi le départ pur et simple de leur directeur général, jugé « invisible » et « déconnecté » de la réalité de l’administration.

Une contestation qui dépasse le cadre social

La crise actuelle dépasse la personne de Fabrice Bongo pour mettre en lumière les fragilités d’un mode de gouvernance marqué par les nominations politiques et les logiques familiales. Fils de Marie-Madeleine Mborantsuo, ex-présidente de la Cour constitutionnelle, il est perçu comme un dirigeant parachuté après la transition politique de 2023. Pour les agents, cette situation traduit le fossé entre les privilèges liés au nom et les responsabilités attendues dans une institution clé pour la régulation des prix et la protection du consommateur.

Dans un contexte économique tendu et marqué par la hausse du coût de la vie, l’arrêt des activités de la DGCCRF pourrait accentuer le mécontentement social. Les syndicats appellent désormais à une réaction directe du ministre de l’Économie et du chef de l’État.

La mobilisation des agents de la DGCCRF prend ainsi une portée symbolique : au-delà des revendications salariales, elle interroge la légitimité des pratiques de nomination et le rapport entre privilèges familiaux et exigences de service public dans un pays en quête de crédibilité institutionnelle.

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