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Secteur pétrolier : le gouvernement lance une thérapie de choc

Le gouvernement a dévoilé une double réforme ambitieuse qui redessine les contours de son secteur pétrolier. D’un côté, une mesure sociale forte avec la réservation de 900 emplois aux nationaux. De l’autre, une décision économique structurelle avec la fin programmée des subventions sur les carburants. Ces deux annonces, faites par le ministre du Pétrole Sosthène Nguema Nguema, constituent la reconquête de la souveraineté nationale sur un secteur vital pour l’économie du pays.

La préférence nationale comme levier social

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La première mesure entrera en vigueur dès la fin septembre. Elle prévoit que tous les postes en stations-service et les emplois de conducteurs de produits pétroliers soient désormais occupés par des Gabonais.

Le gouvernement justifie cette décision, qu’il qualifie de « préférence nationale » et non de « xénophobie », par la nécessité de répondre à un chômage des jeunes qui atteint le chiffre alarmant de 40 %. L’État entend ainsi s’assurer que les retombées du secteur pétrolier profitent de manière plus directe au population.

Une « gabonisation » forcée qui vise à garantir une stabilité sociale et à renforcer le contrôle national sur la main-d’œuvre d’un maillon essentiel de la chaîne de distribution.

La fin des subventions pour l’assainissement économique

Le second volet de la réforme est d’ordre financier et interviendra en janvier 2026. L’État supprimera la subvention sur les produits pétroliers. Cette aide, qui pèse lourdement sur les finances publiques, est depuis longtemps considérée comme un frein à la compétitivité et à la transparence du secteur.

Par cette décision, le gouvernement espère créer un environnement de marché plus sain, où les prix reflètent les coûts réels et où la concurrence peut pleinement s’exercer. Cette démarche s’inscrit dans une logique de discipline budgétaire et doit rendre le secteur plus attractif pour les investissements.

Un double pari pour la souveraineté

Plutôt que deux décisions distinctes, ces annonces forment une stratégie coordonnée. Assurer le contrôle national sur les emplois de base et en libéraliser les prix, est un double pari.

Le gouvernement cherche à la fois à calmer le front social par la création d’emplois et à assainir les fondations économiques du secteur pour le rendre plus robuste et moins dépendant des aides de l’État.

Mais la suppression des subventions fait planer la menace d’une hausse significative des prix à la pompe, ce qui pourrait durement affecter le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises.

Comment moderniser un secteur stratégique sans sacrifier la paix sociale qu’il cherche à consolider par la gabonisation des emplois. Le gouvernement devra résoudre une équation délicate.

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