À l’INJS, on apprend la natation sur la pelouse ?

On savait que le sport au Gabon avait du mal à décoller, mais difficile d’imaginer un tableau aussi accablant. L’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS), censé former les enseignants et les athlètes de demain, ressemble plus à une caricature de centre de loisirs désorganisé qu’à une institution sportive digne de ce nom.
Un institut sans infrastructures
Piscine ? Aux abonnés absents. Gymnase ? Introuvable. Vestiaires ? Oubliez. Terrain de football ? Une jungle en herbe où le ballon se perd plus vite que les promesses ministérielles. Les étudiants, eux, doivent se débrouiller comme ils peuvent. Certains ironisent même en disant qu’ils apprennent la natation… sur la pelouse. Oui, vous avez bien lu.
Des carences criantes
L’INJS manque cruellement d’infrastructures de base: pas de logements décents, pas de bus pour transporter les athlètes aux compétitions, pas de restaurant fonctionnel, encore moins d’infirmerie équipée. Les médicaments brillent par leur absence, et les bourses étudiantes ? Non versées depuis des mois.
Un ministère en roue libre
Pendant ce temps, le ministère de la Jeunesse et des Sports semble n’avoir d’yeux que pour le football, laissant mourir dans l’ombre toutes les autres disciplines. À chaque changement de ministre, la même rengaine : « le dossier est en étude », « il faut du temps », « on vient d’arriver ». Résultat: sur le terrain, rien ne change.
Des étudiants courageux malgré tout
Et pourtant, les étudiants de l’INJS continuent de performer. Sans infrastructures, sans moyens, parfois même sans encadrement adéquat, ils réussissent à tirer leur épingle du jeu. Ce mérite devrait suffire à susciter admiration et surtout, une prise de conscience nationale. Mais au Gabon, on préfère se gargariser de football, quitte à laisser sombrer le reste du sport dans un océan de négligence.
Jusqu’à quand ?
Peut-on encore espérer voir émerger un véritable écosystème sportif au Gabon ? Tant que les ministères continueront de traiter le sport comme un gadget, la question restera rhétorique. En attendant, à l’INJS, on apprend la natation… sans piscine.