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Gabon : décès général Idriss Ngari à 79 ans, ce 27 mai 2025

Le Gabon vient de perdre l’un de ses plus hauts gradés et piliers de la sphère politico-militaire des années Bongo. Le général Idriss Firmin Ngari, ancien chef d’état-major des armées et ministre tout-terrain, est décédé ce mardi 27 mai 2025, à l’âge de 79 ans. Figure incontournable de l’ère Omar Bongo, son décès marque la fin d’un chapitre majeur de l’histoire gabonaise.

Originaire de Ngouoni, dans le Haut-Ogooué, Idriss Ngari est né le 2 avril 1946. Il s’est illustré par une ascension fulgurante dans les rangs de l’armée, jusqu’à occuper le poste stratégique de chef d’état-major des forces armées entre 1984 et 1994. Proche de la famille présidentielle, notamment du défunt président Omar Bongo Ondimba, il a longtemps été considéré comme l’un des garants de la stabilité du pouvoir.

Passé au civil, il n’en a pas moins conservé une influence importante, occupant successivement les portefeuilles de la Défense, des Transports, de l’Intérieur, des Travaux publics, du Tourisme et enfin de la Santé. Il s’imposait comme un homme fort du Parti démocratique gabonais (PDG), souvent perçu comme l’un des « intouchables » du système Bongo.

Le général Ngari ne laissait personne indifférent. Redouté pour sa rigueur et ses méthodes parfois qualifiées d’autoritaires, il a souvent été au cœur de décisions sensibles. L’une des plus marquantes reste l’opération de 1995 visant à expulser plusieurs dizaines de milliers de ressortissants étrangers en situation irrégulière, ce qui avait alors suscité un tollé à l’international.

Homme de l’ombre autant que de pouvoir, il savait manœuvrer dans les arcanes de la haute administration. Mais avec la montée en puissance d’Ali Bongo à partir de 2009, sa sphère d’influence s’est peu à peu réduite. Dans les dernières années, il avait pris ses distances avec la vie publique, se concentrant sur des activités plus discrètes.

Une disparition symbolique

La mort du général Ngari intervient dans un contexte de mutation politique au Gabon, engagé dans une refondation institutionnelle depuis la transition amorcée en 2023. Si les autorités n’ont pas encore communiqué sur le programme des obsèques, plusieurs voix se sont déjà élevées pour lui rendre hommage, notamment dans son fief du Haut-Ogooué.

À l’heure où le pays tente de tourner la page des décennies Bongo, la disparition de cette figure du « système » est lourde de symboles. Elle rappelle l’époque d’un État centralisé, porté par des hommes aux parcours militaires et politiques inextricablement liés, à l’image d’Idriss Ngari. Sa vie, entre fidélité au pouvoir et décisions controversées, laisse un legs que les historiens et l’opinion continueront de disséquer pendant encore longtemps.

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