Concessionnaires automobiles au Gabon : l’État veut encadrer un secteur en plein essor

Jusqu’ici laissé en grande partie à lui-même, le secteur de la concession automobile au Gabon entre dans une nouvelle ère de régulation. Pour remédier à un vide juridique devenu préoccupant, le ministère du Commerce entend faire appliquer l’arrêté n° 0697 du 31 mai 2024, qui institue un cadre réglementaire spécifique à cette activité.
Adopté depuis plus d’un an, ce texte reste pourtant méconnu de la majorité des opérateurs du secteur. Face à ce constat, la Direction générale du Commerce a lancé, du 2 au 12 juin 2025, une campagne d’information à Libreville et dans ses communes voisines. Objectif : sensibiliser les vendeurs de véhicules aux nouvelles exigences réglementaires et amorcer un processus de structuration du marché.
Conduite par le directeur des Inspections et du Contentieux, Jerry Mackanga Bindza, cette initiative visait à vulgariser non seulement le contenu de l’arrêté, mais aussi l’ensemble des textes encadrant l’activité commerciale au Gabon. « Il existe désormais beaucoup d’établissements de vente de véhicules. Il est indispensable que l’État organise ce secteur, pour garantir un environnement légal et structuré aux opérateurs », a-t-il expliqué au micro de Gabon 1ère.
Vers un contrôle renforcé
Loin d’être une simple opération de communication, cette tournée marque le début d’un contrôle accru de l’État sur un marché jusque-là peu encadré. Le ministère du Commerce entend aller au-delà de la sensibilisation. La prochaine étape consistera à vérifier que les concessionnaires se conforment effectivement aux obligations prévues par la nouvelle réglementation.
« L’administration du Commerce ne se limite plus à sanctionner : elle informe, oriente et accompagne les opérateurs. Cette approche marque un tournant dans la manière dont l’État envisage ses relations avec les acteurs économiques », a affirmé Jerry Mackanga Bindza. L’initiative répond à un double objectif : assainir un secteur générateur de revenus et permettre à l’État de mieux capter les bénéfices d’une activité en pleine expansion.
L’encadrement juridique visé devrait notamment faciliter le suivi administratif des transactions, la traçabilité des véhicules et le respect des normes commerciales. À terme, le gouvernement espère ainsi rétablir un certain ordre, lutter contre les dérives informelles, et garantir une meilleure protection aux consommateurs, souvent livrés à eux-mêmes face à des pratiques peu transparentes.