Politique

Contentieux des îles Mbanié : Oligui Nguema prône la retenue et le dialogue après le verdict de la CIJ

Le 19 mai 2025, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a rendu son verdict sur un contentieux vieux de plusieurs décennies opposant le Gabon à la Guinée équatoriale. Au cœur du différend : les îles Mbanié, Cocotiers et Conga, trois îlots stratégiques situés au large des côtes, qui cristallisent à la fois des enjeux géopolitiques, économiques et symboliques.

Face à l’émotion palpable au sein de l’opinion nationale, le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a tenu à tempérer les ardeurs et à cadrer la réaction officielle du pays. Dans une déclaration publiée le mercredi 21 mai sur sa page Facebook, le chef de l’État a invité les Gabonais à « faire preuve de retenue et de sagesse », insistant sur le fait que « l’heure n’est pas aux déclarations précipitées ni aux réactions passionnelles ». Une posture mesurée, dans la continuité de sa gouvernance placée sous le signe du dialogue et du respect des institutions internationales.

Le Président a annoncé qu’un compte rendu détaillé de la décision de la CIJ sera présenté « aux deux chambres du Parlement ainsi qu’au gouvernement », dans un souci de transparence et d’explication des implications juridiques et diplomatiques du verdict. Ce rapport sera établi par les deux experts gabonais qui ont suivi le dossier depuis près de vingt ans, et dont le retour au pays est imminent.

Cette affaire, portée devant la CIJ depuis 2003, aura mobilisé des ressources techniques, diplomatiques et juridiques considérables. Au fil des années, elle est devenue un marqueur du sérieux de la diplomatie gabonaise, qui a toujours opté pour la voie du droit et du dialogue plutôt que celle de l’escalade.

Tout en soulignant la nécessité de défendre les intérêts nationaux, le président Oligui Nguema a aussi rappelé les liens historiques et fraternels entre le Gabon et la Guinée équatoriale. Une manière d’affirmer que, quelle que soit l’issue du jugement, le cap sera maintenu : celui de la paix dans la région, de la coopération sous-régionale et de la stabilité géopolitique. « Nous privilégierons toujours le dialogue et la concertation », a-t-il réaffirmé.

Reste désormais à connaître en détail le contenu du verdict et les éventuelles voies de recours ou de mise en œuvre prévues. Car derrière ces îlots se dessinent des enjeux liés à l’exploitation des ressources naturelles, notamment les hydrocarbures, dans une zone maritime encore peu exploitée mais au fort potentiel.

En attendant, la parole présidentielle se veut un rempart contre les interprétations hâtives et un appel au calme, dans un contexte où la souveraineté nationale reste un sujet hautement sensible.

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