Mercato: Ça bouge du côté de Manga

Fraîchement sacré champion du Gabon pour la saison 2024–2025, avec un parcours impressionnant de 62 points en 24 journées sans la moindre défaite, Mangasport s’apprête à faire son retour sur la scène continentale. Le club de Moanda participera au premier tour des préliminaires de la Ligue des champions africaine, prévu pour les 19 et 21 septembre prochains. Une compétition que le club n’a plus disputée depuis le 28 novembre 2018, date de sa dernière apparition face à l’ASEC Mimosas de Côte d’Ivoire. Six ans plus tard, le contexte a changé mais les attentes, elles, sont plus fortes que jamais.
Ce retour se fait pourtant dans un climat d’urgence. Plusieurs cadres ont quitté l’effectif à l’intersaison : Junior Bekale, élu meilleur gardien du championnat, Santa Cruz, meilleur buteur de la saison, et Kila Onfia Mick, pilier défensif. Une hémorragie qui pousse la direction à reconstruire vite pour ne pas rater le coche. Pour répondre à ces départs, le manager général Djony Kevin a lancé un recrutement ciblé, misant d’abord sur le marché local. Deux premières recrues ont été annoncées : Faustin Dikongo Moueyi, latéral droit en provenance du Lambaréné Athletic Club, reconnu pour sa solidité défensive, et Maïce Nguélé Yogui, ancien buteur de Bouenguidi Sports, réputé pour son sens du but. Des choix qui suscitent déjà la controverse. Brice Inengue, président de l’association des supporters Panthernautes, s’est montré sceptique :
« Je reste dubitatif sur ce choix de Kevin Djony. Je pense que ce n’est pas un choix logique, sauf si l’objectif, c’est le remplissage. »
Selon plusieurs sources proches du club, d’autres renforts sont attendus dans les prochains jours, notamment pour combler les secteurs encore fragiles avant le début des compétitions africaines.
Changer de statut sur le continent

Sur la scène nationale, Mangasport a dominé sans partage. Rester invaincu sur 24 journées n’est pas anodin. Mais sur le plan continental, la réalité est toute autre. Trop souvent éliminé dès les premiers tours, le club de Moanda veut désormais s’installer durablement dans la compétition et ne plus faire de la participation un simple symbole. Il s’agit de franchir un cap, d’assumer son statut de champion invaincu et de rivaliser avec les grands du continent.
Reconnu comme le club gabonais ayant le plus gros budget, avec les infrastructures, les moyens humains et financiers dont il dispose aujourd’hui, Mangasport a le devoir de viser plus haut. L’objectif n’est plus seulement local : il est africain. La CAN interclubs ne doit plus être un bonus mais un terrain d’expression légitime.
Une responsabilité pour tout le football gabonais
Une bonne campagne en Ligue des champions ne profiterait pas qu’à Mangasport. Elle serait aussi une vitrine pour l’ensemble du football gabonais. Valorisation du championnat, visibilité pour les joueurs, intérêt des sponsors : les retombées seraient multiples. À ce titre, le club de Moanda porte une responsabilité nationale qu’il ne peut plus éluder.
Oui, ça bouge du côté de Manga, et l’ambition est clairement affichée. Mais entre les pertes d’effectif, les recrutements discutés et les attentes croissantes, la pression est bien réelle. Le chantier est en cours, les signaux sont posés. Reste maintenant à passer des intentions aux résultats. Et à partir du 19 septembre, le terrain parlera.