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Passeport gabonais : un 78e rang mondial qui révèle un décrochage continental

Le dernier classement du Henley Passport Index pour le troisième trimestre 2025 positionne le passeport gabonais au 78e rang mondial, du fait d’un accès sans visa à seulement 58 destinations. Si cette position le place dans la moyenne inférieure du continent africain, elle met surtout en lumière un écart abyssal avec les nations leaders d’Afrique et soulève des questions sur l’influence diplomatique de notre pays.

Chaque trimestre, le cabinet britannique Henley & Partners publie son très attendu classement des passeports les plus puissants du monde, un baromètre de la liberté de circulation des citoyens.

Avec une 78e place mondiale, le sésame gabonais peine à convaincre au-delà de ses frontières. Ce chiffre de 58 destinations accessibles sans formalités de visa préalables place le pays très loin derrière les champions continentaux.

Un gouffre avec les leaders africains

La comparaison avec le sommet du classement africain est saisissante. Les Seychelles, véritable porte-étendard du continent, occupent le 25e rang mondial et permettent à leurs citoyens de voyager vers 156 destinations.

C’est près de 100 de plus que le Gabon. L’Île Maurice, seconde sur le podium africain et 27e mondial, n’est pas en reste avec 149 destinations. Cet écart considérable ne se limite pas aux îles touristiques de l’Océan Indien.

Des pays comme le Botswana, 59e mondial avec 85 destinations ou la Namibie, 63e mondial avec 79 destinations affichent des performances nettement supérieures. Preuve qu’une puissance économique modeste n’est pas un frein insurmontable à l’obtention d’accords diplomatiques avantageux pour les voyageurs.

Un leadership régional en question

Au-delà de la comparaison continentale, la position du Gabon interroge sur son poids au sein de l’Afrique centrale.

Alors que le pays est historiquement perçu comme un pôle de stabilité et une économie motrice dans la sous-région CEMAC, la faible portée de son passeport suggère une influence diplomatique limitée en matière de négociation d’accords de circulation.

La liberté de mouvement, même au sein de la communauté économique régionale, reste souvent un parcours semé d’embûches, et le score du Gabon montre qu’il n’a pas réussi, pour l’heure, à se démarquer significativement de ses voisins directs sur ce plan.

La puissance économique ne suffit pas

Riche en matières premières et avec l’un des revenus par habitant les plus élevés d’Afrique subsaharienne, le Gabon pourrait légitimement aspirer à un meilleur classement. La faiblesse de son passeport tend à prouver que la puissance économique seule ne se traduit pas automatiquement par une « puissance passeport ».

Cette dernière est le fruit d’une diplomatie active, de la confiance internationale en la sécurité des documents de voyage et d’une politique d’ouverture basée sur la réciprocité.

Ce 78e rang est le reflet tangible des barrières que rencontrent les étudiants, les entrepreneurs et les simples citoyens gabonais désireux de s’ouvrir au monde.

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