Bilie By Nze : le nouveau visage de l’opposition?

Un pouvoir qui gouverne le pays et une opposition qui propose une alternative de gouvernance au régime en place. C’est là l’un de principe du jeu démocratique. Si avec l’élection de Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidence de la République, on a désormais le gouvernant, quid donc de son opposant ?

Durant les cinquante ans de règne du Parti démocratique gabonais, l’opposition était bien connue avec des visages devenus historiques à l’exemple du feu Pierre Mamboundou, président de l’Union du peuple gabonais ou encore feu André Mba Obame du parti Union nationale.

Mais l’avènement au pouvoir du Comité de transition pour la restauration des institutions (CTRI) qui a renversé l’hégémonie du PDG, les cartes sur la table du jeu politique ont été redistribuées.

Alors que beaucoup voyait le PDG dans l’opposition, car principale victime du coup d’état de 2023, le Parti créé par feu Omar Bongo Ondimba s’est mis à soutenir son bourreau, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Pourtant, c’est bien du PDG, du moins d’un de ses anciens membres que pourrait venir le principal opposant aux sept années de gouvernance du président élu.

Alain Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre et figure influente du régime précédent, se présente comme un candidat potentiel pour mener l’opposition.

Son expérience politique et sa deuxième place à l’élection présidentielle du 12 avril lui confèrent une légitimité à la fois politique et populaire.

De plus, la tradition démocratique gabonaise veut que le candidat arrivé en deuxième position après une élection présidentielle prenne le rôle de leader de l’opposition.

Cette règle non écrite a été observée avec Paul Mba Abessolo, Pierre Mamboundou et André Mba Obame. Tous ont incarné l’opposition après leurs défaites électorales face à Omar Bongo et Ali Bongo.

Conscient de cette dynamique, Bilie By Nze semble prêt à assumer ce rôle. Devant la presse et ses sympathisants, lundi 14 avril, il a affirmé son engagement à « rester debout » et à « continuer à se battre ».

Cette déclaration suggère qu’il est déterminé à jouer un rôle actif dans la politique gabonaise et à offrir une alternative au nouveau régime.

Son expérience politique, sa légitimité populaire et le précédent historique des dauphins à la présidentielle en font un acteur clé dans le paysage politique post-coup d’État. Reste à voir comment il mènera son rôle et quel impact il aura sur l’avenir politique du pays.