Gabon : le Lieutenant Kelly Ondo Obiang et ses compagnons libérés

Le Lieutenant Kelly Ondo Obiang, accompagné d’Estimé Manongo Bidima et de Dimitri Nze Minkom, a retrouvé la liberté ce samedi 30 août 2025, à la suite d’une amnistie intégrale prononcée à leur faveur. Ces anciens membres des forces armées gabonaises, condamnés à 15 ans de prison en juin 2021, ont été libérés après avoir purgé plus de quatre années de détention.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux, notamment par le journaliste d’investigation Brice Ndong, confirment leur libération. On y voit les trois hommes, escortés par des forces de l’ordre, quitter le lieu de détention dans le calme. Leur réhabilitation dans les rangs de l’armée serait également en cours, conformément aux dispositions prises dans le cadre de cette mesure d’amnistie.
Ces militaires s’étaient fait connaître le 7 janvier 2019 en prenant brièvement le contrôle de la Radiotélévision Gabonaise (RTG), dans une tentative de soulèvement visant à dénoncer l’incapacité présumée d’Ali Bongo à diriger le pays après son AVC. Cet acte, largement relayé à l’époque, avait divisé l’opinion publique. Certains y voyaient un coup d’État prématuré, d’autres, un signal d’alerte patriotique. Leur condamnation à 15 ans de prison avait alors suscité débats et critiques.
La décision des autorités de leur accorder l’amnistie s’inscrit aujourd’hui dans une démarche de réconciliation nationale, encouragée par une partie de la société civile. Comme l’explique l’historien Stéphan Gacon, l’amnistie représente souvent « un geste symbolique de réconciliation sociale ». Dans ce contexte, la libération de ces trois militaires pourrait marquer une volonté des dirigeants actuels de tourner la page de certaines fractures du passé, et d’apaiser les tensions politiques internes.
Si cette mesure est saluée par une large frange de la population, notamment les partisans de la 5e République, elle n’en demeure pas moins significative d’un changement de cap : celui d’un pouvoir qui cherche à rétablir la confiance entre l’État et les citoyens, en réintégrant des figures autrefois considérées comme dissidentes.
L’avenir nous dira si cette décision aura un impact durable sur la cohésion nationale. En attendant, ces trois anciens prisonniers militaires pourront retrouver leurs familles, et peut-être, réintégrer pleinement la vie républicaine.