Lancée officiellement le samedi 29 mars 2025, la campagne électorale de Brice Clotaire Oligui Nguema débute dans un climat de crispation. Une partie de ses partisans exprime son mécontentement face à la répartition des responsabilités au sein de l’équipe chargée de mener cette bataille décisive. En cause, la présence marquée d’anciens cadres du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et d’ex-proches du régime d’Ali Bongo Ondimba, un choix perçu comme une entorse aux engagements de renouveau portés par la transition initiée en 2023.
À la chute du régime précédent, une large frange de la population espérait une rupture franche avec les pratiques du passé et un renouvellement des figures influentes du paysage politique. Pourtant, au fil des mois, plusieurs observateurs ont noté que d’anciens barons du pouvoir déchu ont conservé ou retrouvé des rôles clés, notamment dans l’administration. Cette tendance s’est accentuée avec la constitution des équipes de campagne, alimentant le sentiment d’un retour aux vieilles habitudes.
L’annonce de ces nominations a provoqué de vives réactions. Certains acteurs politiques, jusque-là engagés aux côtés du chef de l’État, dénoncent un manque de cohérence entre le discours initial de rupture et la réalité de la gestion actuelle. Face à cette situation, des initiatives parallèles émergent, portées par des personnalités soucieuses de proposer une autre dynamique à la campagne présidentielle.
Le malaise dépasse les seuls cercles politiques. Plusieurs organisations associatives et représentants de la société civile regrettent leur marginalisation et l’absence de moyens alloués pour mener un travail de terrain efficace. Cette frustration a conduit certains d’entre eux à interpeller directement le candidat à la présidence afin d’exiger une meilleure prise en compte de leurs préoccupations.
Alors que le scrutin du 12 avril 2025 approche, cette situation soulève des interrogations sur l’impact de ces tensions internes sur la mobilisation des électeurs. La stratégie adoptée par Brice Clotaire Oligui Nguema renforcera-t-elle son assise politique ou, au contraire, affaiblira-t-elle l’élan qui avait marqué son arrivée au pouvoir ?
