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Procès Esther Miracle : liberté pour Bilie By Nze et Paillat mais maintien en détention des accusés

Plus de deux ans après le naufrage le plus meurtrier de l’histoire du Gabon, la procédure judiciaire avance à pas comptés. Lors d’une audience clé ce jeudi 7 août 2025, le tribunal a rendu deux décisions distinctes. Il a refusé la liberté provisoire aux principaux accusés, tout en rejetant la demande de comparution de l’exécutif de l’époque, ce qui délimitent strictement le champ des responsabilités pénales.

L’émotion était palpable, jeudi 7 août 2025, sur les bancs du tribunal. Les visages étaient graves, marqués par plus de deux ans d’attente et de deuil.

Les familles des victimes du naufrage de l’Esther Miracle, survenu le 9 mars 2023, espéraient des réponses. Elles sont reparties avec un sentiment partagé, un mélange de soulagement et de profonde frustration.

La demande de liberté provisoire pour le patron de la société d’affrètement et pour le commandant de bord a été rejetée. Les deux hommes restent en prison.

Euloge Foundjangoye, le président du collectif des victimes, a accueilli la nouvelle avec une satisfaction prudente. « Nous sommes contents du rejet de cette requête. Une fois qu’on les met en liberté provisoire, on ne sait pas si on les aura à nouveau physiquement dans ce procès. Si on ne les a plus, le procès est perdu, l’affaire va s’éteindre», a-t-il confié.

Cette décision représente une étape clé qui assure la continuité de la procédure.

Mais la seconde annonce a douché les espoirs. Le tribunal a refusé de convoquer l’ancien Premier ministre, Alain-Claude Bilie By Nze, et son ministre des Transports de l’époque. Pour les familles, cette décision est un coup dur.

Elles veulent comprendre comment un navire jugé défectueux a pu naviguer avec plus de 150 personnes à son bord.

« Il faut bien que l’État réponde », martèle Euloge Foundjangoye, qui refuse de baisser les bras. Il veut des explications sur les raisons pour lesquelles l’Esther Miracle transportait des marchandises et des individus sur les eaux gabonaises.

« Le Premier ministre de l’époque, c’est lui qui donnait les instructions, c’est lui qui recevait les instructions », insiste-t-il.

Cette question fondamentale sur la responsabilité politique reste pour l’instant sans réponse judiciaire. Le combat des familles est donc loin d’être terminé alors que les débats sur le fond de l’affaire n’ont même pas encore commencé.

La prochaine audience n’aura lieu qu’en septembre, après les vacances judiciaires.

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