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Sanctions de la Linafp: Les joueurs et officiels punis, les arbitres épargnés malgré une prestation décriée

Une pluie de sanctions s’est abattue sur Oyem AC et Akanda FC après des incidents houleux… mais les arbitres, pourtant pointés du doigt pour leur rôle déclencheur, échappent à toute mesure disciplinaire. La Ligue nationale de football professionnel (Linafp) vient de publier une série de sanctions à l’encontre de plusieurs joueurs et officiels d’Oyem AC et d’Akanda FC, suite à un grave incident survenu lors d’un match du championnat national Foot 2. Cette décision, si elle vise à protéger l’esprit sportif et le fair-play, soulève néanmoins une profonde indignation au sein de l’opinion publique et des observateurs avertis du football gabonais: les arbitres, pourtant fortement critiqués pour leur prestation jugée catastrophique, ne sont nullement inquiétés.

Des sanctions lourdes pour Oyem AC et Akanda FC

D’après le communiqué officiel de la Linafp, neuf joueurs identifiés sur support vidéo ont écopé de suspensions allant de 3 à 10 matchs, assorties d’amendes s’élevant jusqu’à 300 000 FCFA. Le cas le plus emblématique reste celui de Valéry Ona Obiang, délégué de match et Secrétaire Général d’Oyem AC, suspendu de toute fonction officielle pour une durée de 6 mois et condamné à une amende de 1 000 000 FCFA pour avoir agressé l’arbitre, déchiré son maillot et endommagé son matériel de travail.

Dans le détail:

• Albriche Ekomie (Oyem AC) : 10 matchs de suspension + 300 000 FCFA

• Lenny Bourobou (Oyem AC) : 8 matchs + 300 000 FCFA

• Augustin Pinia (Akanda FC) : 3 matchs + 100 000 FCFA

• 6 autres joueurs : chacun 3 matchs de suspension + 100 000 FCFA pour « participation passive » aux débordements.

L’arbitrage: le grand absent des sanctions

Mais ce qui interpelle, c’est le silence radio sur le corps arbitral. Aucun mot, aucune sanction, ni même un rappel à l’ordre. Pourtant, plusieurs témoins de la rencontre, vidéos à l’appui, dénoncent une prestation jugée « provocante », « partiale » et « incompétente » de la part des officiels du match, qui aurait contribué à enflammer les esprits et à générer cette atmosphère explosive.

Alors que la Linafp affirme vouloir préserver l’éthique sportive, cette omission pose question : pourquoi ne pas évaluer et, si nécessaire, sanctionner également les arbitres lorsqu’ils faillent à leur devoir d’impartialité et de contrôle du match ?

Deux poids, deux mesures ?

Cette affaire remet en lumière un mal ancien du football gabonais: l’impunité persistante du corps arbitral. Les joueurs, les encadreurs, les clubs sont régulièrement sanctionnés avec rigueur parfois à juste titre mais les hommes en noir, eux, semblent évoluer au-dessus des lois disciplinaires, même en cas de fautes manifestes.

Ce déséquilibre alimente un sentiment d’injustice chez les acteurs du terrain comme chez les supporters, et risque de fragiliser encore davantage la crédibilité des compétitions nationales. Le football ne peut se construire durablement sur un traitement asymétrique de ses parties prenantes.Une recommandation insuffisante ?

En guise de conclusion, la Linaf recommande le renforcement de la sécurité autour des matchs à enjeux. Une mesure bienvenue, certes, mais qui ne saurait suffire sans un examen sérieux de la qualité et de l’impartialité de l’arbitrage. Le retour de la confiance dans les instances passe aussi par une transparence et une responsabilité à tous les niveaux, arbitres compris.

Si la fermeté envers les joueurs est un signal fort pour protéger l’intégrité du football, la mansuétude envers les arbitres fautifs brouille ce message. À l’heure où le football gabonais cherche à monter en professionnalisme, il est urgent d’en finir avec les passe-droits et d’instaurer une discipline équitable pour tous.

MBOLWE MEDIA NEWS

Détenteur d'une Licence en Sociologie (parcours Travail et Organisations) et d'un Master en Qualité Hygiène Sécurité Environnement, je suis un jeune africain, journaliste dans l'âme, amoureux de sport, de musique (éclectique), de la vérité, du savoir et de la justice.

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