Surcharge des camions : le gouvernement serre la vis pour sauver les routes et les vies

Face à la dégradation accélérée de son patrimoine routier et aux risques sécuritaires croissants, le gouvernement a décidé de renforcer l’application de la réglementation sur le transport de marchandises. Un récent communiqué conjoint des Ministères des Transports et des Travaux Publics rappelle les normes strictes en matière de gabarit et de poids des véhicules lourds.
Les infrastructures routières sont conçues pour supporter une charge maximale. Comme le rappellent les ingénieurs en génie civil, chaque passage d’un camion en surcharge provoque des dommages à la chaussée.
Un essieu de quelques tonnes au-dessus de la limite autorisée de 13 tonnes peut causer des dégâts équivalents au passage de plusieurs véhicules.
Ce phénomène, appelé « l’agressivité du trafic », réduit considérablement la durée de vie des routes, souvent calculée pour une quinzaine d’années dans des conditions normales d’utilisation.

Le communiqué du 22 août 2025, qui s’appuie sur un décret datant de 2011, vient donc rappeler ces règles fondamentales. Pas plus de 50 tonnes pour les plus gros ensembles de véhicules et, surtout, une charge maximale à l’essieu de 13 tonnes.
L’objectif est de freiner l’usure prématurée d’un réseau vital pour l’économie nationale mais dont l’entretien est un véritable casse-tête financier.La surcharge des poids lourds est par ailleurs un facteur majeur d’insécurité routière.
Un véhicule trop chargé voit ses distances de freinage dangereusement augmentées et sa stabilité compromise, notamment dans les virages. L’état défectueux de nombreux camions, combiné au non-respect des normes, aggrave encore le risque d’accidents.

Si les statistiques nationales ne détaillent pas toujours la part spécifique des poids lourds, elles témoignent d’une situation préoccupante. Entre 2015 et 2020, le Gabon a enregistré 10 254 accidents de la route, causant la mort de 363 personnes.
L’année 2020 a été particulièrement sombre avec 3 748 accidents recensés. Les drames impliquant des grumiers ou d’autres transporteurs de marchandises marquent régulièrement et tragiquement l’actualité.
Le gouvernement entend donc inverser la tendance avec la mise en place des « brigades mobiles », composées d’agents assermentés des ministères des Transports et des Infrastructures.

Leur mission sera de contrôler le respect des gabarits et des charges sur tout le territoire. En cas de dégradation avérée du patrimoine routier, les contrevenants s’exposeront non seulement à des sanctions mais aussi à devoir payer le coût de la remise en état des infrastructures endommagées.