L’agression barbare du jeune Warren, 15 ans, a profondément choqué le Gabon. Mais au-delà de la violence des coups, ce sont les noms des agresseurs présumés qui font trembler l’opinion : fils de Colonel de la police, filles de Lieutenant de la Garde Républicaine, fils d’un puissant directeur financier…
Dès lors, la question n’est plus seulement celle d’une agression en milieu scolaire, mais celle, bien plus sensible, de l’égalité devant la loi.
Sur les réseaux sociaux et dans les conversations, la même crainte revient. Le statut des parents servira-t-il de bouclier pour soustraire leurs enfants à la justice ?
Pour beaucoup de Gabonais, cette affaire est un cas d’école de « l’éducation à l’impunité ».
Le sentiment de toute-puissance qui a permis à ces adolescents de planifier un tel guet-apens, par pure jalousie face à la réussite de leur camarade, ne naît pas de rien.
Il se nourrit de la certitude que les règles communes ne s’appliquent pas à ceux qui bénéficient de protections en haut lieu.
Cette tragédie est donc devenue un test grandeur nature pour la crédibilité du système judiciaire gabonais. Les lois existent pour punir de tels actes, mais seront-elles appliquées avec la même rigueur pour tous ?
La réponse que donnera la justice déterminera si, au Gabon, le poids d’un nom de famille pèse plus lourd que la balance de la justice. Le pays tout entier retient son souffle, espérant que la loi prévaudra sur les privilèges.
